Quel matériel choisir ?

Lorsque l'on souhaite se lancer dans l'observation du ciel, il est parfois difficile de choisir son instrument. Lunette, télescope, longue-vue, jumelles... il y en a pour tous les goûts. Les données techniques des instruments sont souvent déroutantes pour celui qui n'est pas un expert en optique. Pourtant, avec quelques précautions, le choix de l'instrument peut se faire intelligemment et astucieusement. Pour mieux vous guider dans votre achat, Astropleiades vous propose quelques conseils et suggestions.

Premier critère : le budget.

Cela peut paraître évident, mais le budget que vous souhaitez allouer à l'achat de votre instrument reste la seule et unique limite. Une fois que vous aurez déterminé la somme maximum que vous pouvez investir, il sera alors beaucoup plus facile de s'orienter vers certaines gammes d'instruments. 

Le budget total doit être consciencieusement défini: l'achat d'un télescope se fait à long terme. En effet, on n'achète pas un instrument tous les jours! De même, quitte à acquérir un instrument qui sera utilisé pendant plusieurs années, autant économiser le plus possible afin d'opter pour un modèle le plus performant possible... et donc plus coûteux. Sachez toutefois qu'il n'est pas toujours nécessaire de dépenser de grandes sommes en astronomie. Dans le domaine de l'optique, on trouve des instruments qui coûtent de 15€ à plusieurs milliers d'Euros. En outre, chacun peut s'équiper selon ses possibilités.

Note : Contrairement à certaines idées reçues, le plus grand télescope du monde n'est pas obligatoirement le plus puissant: en dehors des dimensions de l'objet, d'autres paramètres entrent en considération (qualité du ciel, état de conservation des parties optiques, suivi des cibles, etc...) . Il arrive parfois qu'un télescope de taille modeste soit finalement mieux adapté qu'un télescope de grand diamètre! 

Télescopes de différents diamètres (image Jean-Baptiste Faupin)

Dans tous les cas, il est recommandé d'opter pour le plus grand diamètre possible. Les télescopes sont des "entonnoirs à lumière": plus ils sont grands, plus les images seront lumineuses et résolues (les détails seront plus accessibles). Une fois le télescope acheté, il ne sera plus possible de modifier son diamètre... 

Deuxième critère : quel genre de chose veut-on observer?

Il importe au préalable de savoir ce que l'on désire observer. On distingue deux types d'objets célestes dans le ciel: les objets planétaires et les objets du ciel profond. 

Planétaire et ciel profond : quelle est la différence ?

Le ciel planétaire correspond à l'ensemble des planètes du système solaire, ainsi que la Lune. Dans cette catégorie, on pourrait également ajouter l'ensemble des satellites artificiels, mais aussi les comètes ou encore la Station Spatiale Internationale (ISS). Avec les étoiles, ce sont les objets les plus faciles à voir lorsqu'on observe en ville. Ensuite, il y a le ciel profond: cela correspond à tout ce qui se situe au delà de notre système solaire: étoiles, nébuleuses, galaxies, amas globulaires, trous noirs, etc... 


Si vous êtes débutant, il est conseillé de commencer par des observations planétaires, car ce sont les objets célestes les plus faciles à observer. Avec du temps et de l'expérience, vous pourrez ensuite vous orienter vers des observations en ciel profond. 

En fonction de ce que vous souhaitez observer, certains instruments seront mieux adaptés que d'autres. Les instruments de longue focale offrent des grossissement plus importants, ce qui peut être intéressant pour observer les planètes. Cela vaut également pour les nébuleuses planétaires qui sont de "petite" taille ainsi que pour les cratères lunaires. Les instruments de courte focale, en revanche, possède une plus grande ouverture via leur courte focale. Plus précisément, on parle d'instruments dont le rapport focale/diamètre (f/d) est court. Ces instruments ouverts donnent accès aux objets faiblement lumineux et très étendus. 

Troisième critère : le lieu d'observation

Si l'on pense évidemment à l'instrument et au ciel, il faut aussi prendre en compte la "qualité" du lieu d'observation. Effectivement, plus on s'éloigne des lumières parasites, plus le ciel sera de qualité. A ce titre, mieux vaut privilégier un lieu d'observation à la campagne plutôt qu'un lieu d'observation situé en ville. Plus le ciel est étoilé, plus la séance d'astronomie sera "confortable".

En fonction du lieu que vous choisissez, il sera peut-être nécessaire de vous déplacer. Il est alors préférable de prendre en compte la transportabilité de l'instrument: devra-t-il être mobile (et donc démontable) ? Sera-t-il au contraire installé en poste fixe (dans un jardin ou dans un abri par exemple) ? 

Lors de votre achat, n'hésitez pas à étudier le poids de l'instrument. Si vous êtes seul, pourrez-vous le porter sans aide ? De même, dans le cas d'un transport sur une longue distance, l'instrument pourra-t-il loger dans votre véhicule ? Sera-t-il (dé)chargeable facilement ? Ces questions peuvent paraître anodines mais il serait dommage de ne pas se les poser : combien d'astronomes amateurs sont hélas contraints par des instruments trop difficiles à mettre en place ! D'où l'intérêt de s'interroger avant l'achat, même pour des détails techniques ! 

Télescope 150-1200 (image Jean-Baptiste Faupin)

Quatrième critère: les réglages de l'instrument

Quel que soit le type d'instrument que l'on choisit, il est important de savoir ce que l'on est prêt à faire quant à la manipulation de ce dernier. L'instrument devra-t-il être motorisé ? Devra-t-il plutôt être entièrement manuel ? 

Si vous êtes prêt(e) à vous investir dans l'usage de l'instrument, et si les réglages ne vous font pas peur, un télescope motorisé n'est pas nécessaire. En revanche, si vous préférez que l'instrument pointe tout seul le ciel, il faudra alors privilégier une motorisation intégrale (appelée "système Go-To"). Il existe également une alternative : il est possible de pointer une cible manuellement, et d'utiliser un moteur simple pour assurer le suivi de l'objet que l'on observe. Dans ce cas, le télescope peut être partiellement motorisé. 

Note : Les observations visuelles peuvent s'affranchir de motorisation. Pour l'astrophotographie, en revanche, le suivi motorisé est vivement conseillé. 

Quelques notions utiles :

Le diamètre d'un instrument est à prendre en considération : plus il est grand, plus l'instrument est lumineux. De plus, un grand diamètre offre une meilleure résolution. 

Le grossissement fonctionne de la manière suivante: plus on "zoome", plus on aperçoit des détails. Cependant, plus le grossissement est important, plus l'image est sombre. De même, plus on grossit, plus le champ de l'image est réduit. Lors de l'achat de l'instrument, orientez-vous donc vers le plus grand diamètre possible. 

La longueur optique (focale) d'un instrument peut être augmentée grâce à une lentille de Barlow, ou réduite grâce à un réducteur de focale. De ce fait, le choix de la focale n'est pas toujours un critère majeur lors de l'achat. Comme cela a été dit en haut de la page, privilégiez donc le plus grand diamètre possible !

- Article rédigé par Jean-Baptiste Faupin pour Astropleiades. -

 

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